28 octobre au 1er novembre 2021
La route est longue pour rejoindre l’Amazonie. Après 8h15 de bus depuis Baños, nous arrivons à Coca à 2h du matin – nous n’avons d’ailleurs toujours pas compris comment le bus à fait pour arriver à l’heure alors que nous sommes restés à l’arrêt durant 2h en raison d’un accident sur la route…
Après une courte nuit à l’hôtel, nous repartons en direction de Lago Agrio, encore 2h de route au programme. C’est à Lago Agrio, ville pétrolière frontalière de la Colombie, que nous retrouvons Pablo, le gérant du Canangueno Lodge où nous avons réservé notre séjour. Comme il est dans le coin, il nous accompagnera le lendemain pour nous simplifier le trajet. En attendant, nous partageons la soirée ensemble.
Nous nous remettons en route tôt le lendemain : plus que quelques heures de route avant d’arriver en Amazonie. On est à la fois impatients, excités et un peu inquiets, il faut dire qu’on est loin d’être des fans d’insectes, l’un comme l’autre ! Après 2h de bus, nous arrivons à Puente de Cuyabeno, le point de départ des excursions dans la réserve de Cuyabeno. De là, en compagnie de notre guide pour les 4 jours à venir, Sulema, et de Pablo, nous prendrons une pirogue à moteur pour parcourir les 30 Km qu’il reste jusqu’au lodge, en plein cœur de la forêt.
Encore une fois, nous bénéficierons d’une chance extraordinaire : nous serons les deux seuls clients du lodge pendant la quasi intégralité de notre séjour, avec une équipe au petit soin pour nous, le pied !
La découverte commence à peine montés dans la pirogue : Sulema nous montrera pleins d’oiseaux ainsi que nos premiers singes pendant les 2h de trajet que nous ferons pour rejoindre le lodge.
Nous découvrirons vite qu’en Amazonie, tout se fait en pirogue : la forêt est trop dense, il est difficile de s’y déplacer et bien facile de s’y perdre (même pour un local habitué), ainsi presque tous les déplacements se font via les fleuves.
Après un bon déjeuner et une petite sieste – la chaleur est tellement forte, lourde et humide qu’il est de coutume de limiter ses activités entre 14h et 16h – nous repartons en pirogue pour observer la faune environnante, notamment une troisième espèce de singes. Nous nous rendons ensuite à la laguna grande pour admirer des dauphins roses d’eau douce, puis nous baigner au coucher du soleil. On n’est pas hyper rassurés à l’idée de sauter dans l’eau, loin d’être limpide, tout en sachant ce qui vit dedans (piranhas, caïmans,…) mais Sulema nous assure que l’on ne risque rien et comme il y a d’autres gens dans l’eau, on finit par sauter. Et ça fait du bien !
Après notre baignade, Sulema nous emmène sur les rives de la lagune pour observer un anaconda en train de couver dans le creux d’un tronc….et nous explique que la journée l’anaconda est de sortie et fait trempette dans cette même lagune…. rassurant ! On est bien contents de s’être baignés avant de savoir ! Enfin, pour finir la journée, petit retour de nuit en quête des yeux jaunes et brillants des caïmans dont seule la tête dépasse de l’eau.
De quoi faire de beaux rêves….ou pas ! Première nuit pas évidente : après une inspection minutieuse de notre lit avant de nous coucher, nous nous sommes littéralement cachés sous la moustiquaire et nous avons passé le reste de la nuit à sursauter à chaque bruit alentour de bestiole et à ne pas oser ressortir pour aller aux toilettes. Trop peur de nous retrouver nez à nez avec une tarentule, un singe ou un cochon sauvage (Pecari).
Nous commencerons notre deuxième journée par la visite d’une communauté Siona, où nous nous rendrons en ramant sous une pluie tropicale. Nous sommes accueillis par une jeune fille qui nous apprendra à cuisiner un plat typique du coin : le casabe (ou pan de yuca), il s’agit d’une galette de manioc. Nous récolterons quelques maniocs avant de les râper, de les vider de leur jus grâce à une sorte de natte, puis de faire cuire la poudre qui en résulte sur une sorte de grande poêle plate. La galette se fait sans autres ingrédients que la poudre de manioc (ni farine, ni œuf, ni matière grasse) et se tient très bien. C’est un des aliments de base des communautés indigènes locales, ils le mangent comme du pain (avec une salade ou de la confiture par exemple) et le conservent pendant plusieurs semaines.
Une fois notre dégustation finie, un petit garçon et une petite fille nous exposent sur de grandes feuilles de bananiers les bijoux qu’ils ont fabriqué (instant spécial touristes). Nous ne pourrons pas résister longtemps, d’autant plus après avoir entendu l’enfant crier à sa mère, tout fière « Attends maman, je suis en train de faire des affaires ! »
L’après-midi, nous ramerons à nouveau pour aller observer les animaux et pêcher le piranha (bon on avoue, on s’est fait remorquer sur une grosse partie du trajet par la pirogue à moteur de la veille…. pas évident de ramer à contre courant à 3 personnes sur ces gros engins !).
Première fois de notre vie qu’on pêche en utilisant des bouts de steaks ! Les Piranhas sont extrêmement rapides pour manger l’appât, il faut donc être hyper réactif. Sam arrive à en pêcher un et Sulema nous montre ses dents de prêt avant de le relâcher à l’eau, tout en nous racontant que son mari y a déjà perdu un orteil… Elle nous apprend aussi que le piranha n’est pas l’animal le plus « dangereux » qui se tapit dans cette épaisse eau marron : en nous baignant à cet endroit là nous aurions toutes les chances d’être électrocutés par une anguille électrique (jusqu’à 500 volts la morsure…. voilà, voilà).
Il faut également savoir que la pêche au Piranha est interdite dans la réserve, nous n’avons pu le faire que parce que nous n’étions que deux.
Une fois la nuit tombée, c’est une marche de nuit qui nous attend, en quête d’insectes et d’une tarentule plus précisément…. on est moyen chauds mais bon, on joue le jeu jusqu’au bout (en espérant très fort de ne pas en voir). Sam sortira sa tenue de protection intégrale pour l’occasion, il ne lui manquait plus que les gants ! On ne verra aucune tarentule, ni serpent, à notre grand soulagement, mais tout de même pas mal d’insectes. La palme revenant à la grosse araignée qui mange un cafard « en cloque » dont les bébés s’échappent. Bref, heureusement que la fatigue est là pour nous aider à dormir un peu mieux !
Troisième journée, la pirogue à moteur nous remonte sur plusieurs kilomètres pour nous laisser redescendre au grès du courant (ils ont finis par comprendre qu’en ramant on n’allait pas y arriver!). Encore une belle session d’observation de la faune. Ce qui est dingue, c’est qu’on fait chaque jour quasi le même trajet et nous voyons systématiquement de nouvelles choses et une diversité incroyable d’animaux sauvages ! Sur le chemin, nous descendons à terre pour admirer un arbre sacré centenaire, immense. Nous ferons ensuite une bonne balade dans la forêt amazonienne à la découverte de la flore, des plantes médicinales et des bestioles. On est surpris par la densité de la végétation, on a beau le savoir, ça reste impressionnant. Nous n’avons pas fait une balade énorme mais si notre guide nous avait abandonné là, nous n’en serions jamais ressortis.
Après un bon déjeuner au lodge et une petite sieste, nous embarquons à nouveau, cette fois avec le groupe de 17 touristes équatoriens qui nous a rejoint, ça nous fait tout drôle après 2 jours et demi seuls !
Nous partons à nouveau en direction de la laguna grande pour nous baigner et admirer l’anaconda. Sur le chemin, nous avons notamment la chance de voir un paresseux, difficile à trouver car ils se roulent en boule au sommet des arbres. Lulu est trop contente, ça fait 2 jours qu’elle espère voir un « perezoso » !
Sur le retour, nous admirerons plusieurs caïmans, notamment un qui mesure plus de 3m.
Notre dernière nuit au lodge sera celle où nous dormirons le mieux : le fait d’entendre des bruits familiers, « humains », à proximité nous aidera à trouver le sommeil plus sereinement !
Pour notre 4ème et dernière matinée en Amazonie nous prenons la pirogue à 6h du matin, les animaux étant plus dynamiques et visibles au petit matin. Pour cette ultime sortie, nous sommes à nouveau seuls avec Sulema (et notre chauffeur bien sûr). Matin chanceux, nous suivrons un moment un duo de dauphins roses et nous verrons également une nouvelle espèce de singes de près, ainsi que de beaux toucans !
Nous rentrons pile à l’heure pour le petit déjeuner et il est ensuite temps de faire nos sacs et de dire au revoir à toute l’équipe ! On a vécu dans une telle proximité ces derniers jours qu’on est tout émus de les quitter.
Nous profiterons au max de ces deux dernières heures de pirogue retour jusqu’à Puente de Cuyabeno, dont on a l’impression d’être partis il y a deux semaines.
Pablo nous trouve un bus retour jusqu’à Lago Agrio d’où nous prendrons un second bus jusqu’à Tena où nous passerons la nuit. Nous nous rendrons ensuite à Puyo, où nous sommes attendus pour réaliser un volontariat de quelques jours dans un refuge pour singes.
Au final, nous aurons vraiment adoré notre séjour en Amazonie, en grande partie grâce à notre super guide qui a un vrai œil de lynx et nous a fait voir quantité de choses incroyables. Le guide fait réellement tout lors d’une expédition en Amazonie, les animaux sont difficiles à voir, à l’état sauvage, ils fuient l’homme au maximum. Nous avons apprécié passer ces 4 jours en compagnie de Sulema et découvrir le mode de vie des communautés qui vivent sur place. Et nous avons également été soulagés de ne croiser ni serpent – excepté le fameux anaconda endormi, ni tarentule ou énorme araignée.
Après, on ne vous cache pas qu’on était bien heureux de retrouver la civilisation, de prendre une vraie douche et d’avoir de l’électricité plus de 3h par jour ! Et surtout de ne plus nous faire dévorer par les moustiques (Lucie est repartie avec un 50aine de piqûres, malgré une utilisation intense de l’antimoustique avec DEET !).
En bref, c’était un séjour incroyable et juste parfait. Merci encore la famille et la amis pour ce beau cadeau !
Petit extrait de paysage sonore ambiance pirogue, pour la route :
Et sinon, on a vu quoi ?
Comme nos photos ne permettent malheureusement pas de bien voir les animaux que nous avons pu admirer, voici une petite liste – non exhaustive – pour ceux qui voudraient un aperçu grâce à l’aide des internets :
Los monos ( = Singes, nous en avons vu 5 espèces parmi les 10 qui sont présentes dans la réserve) :
- Ardilla
- Chorongo
- Aullador rojo
- Chichico Negro
- Parahuaco
Los Avez ( = oiseaux) :
- Oropendola
- Trogon
- Hoatzin
- Cardenal
- Huacamayo azul y amarillo
- Toucan goliblanco
- Toucan arasari
- Cacique
- Martin pescador
Les autres :
- Caïman
- Anaconda
- Delfin rosado
- Perezoso de 3 garas
- Mariposa morpho
- Mariposa urania leilus
- Hormiga bala (=fourmie dont la morsure est aussi douloureuse que de se prendre une balle)
>> Pour plus de photos, c’est par ici <<
INFOS PRATIQUES :
Pour information, vous ne pouvez pas visiter la réserve de Cuyabeno (ou même l’Amazonie) par vos propres moyens, il faut obligatoirement passer par un lodge ou un guide.
Nous recommandons vraiment le Canangueno Lodge ! Celui-ci à ouvert il y a deux ans et demi seulement et est donc moins touristique que d’autres (il y a en tout 12 lodges à Cuyabeno). Il a aussi l’avantage d’être le dernier sur le fleuve, isolé des autres qui sont « les uns sur les autres » pour la plupart.
Pablo, le patron, s’attache à employer son équipe parmi les communautés locales (de la cuisto jusqu’aux guides) et il semble connaître les meilleurs guides du coin !
Bref, vous pouvez y aller les yeux fermés et de notre part.
Le séjour sur place a coûté 220$ par personne pour 4 jours/3 nuits (transports en pirogue/repas/hébergement compris).
Coucou vous 2
Super ce blog…..on y est…..on voyage avec vous (sans les risques de se faire bouffer par une bestiole). Beaux reportages. Profitez bien!
Bises
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Merci Philippe ! En écrivant l’article on a vérifié les noms des animaux et fais des recherches et je dois avouer que je frissonne encore à l’idée de certains animaux qu’on aurait pu rencontrer 😅
Bises !
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Hello ! Oh oh ohhhh. On se régale à vous lire comme vous avez du vous régaler sur le moment… merci,bravo,bisous
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Hehe! Merci ! On est contents que ça vous plaise ! D’autant plus que cet article n’était pas simple à écrire, difficile de retranscrire l’intensité de cette expérience! Tous nos sens étaient constamment aux aguets (pour te dire, Sam a même mangé une fourmi goût citron !! 🤣)
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